Premiers pas en moyenne section

Un petit retour sur mes premiers pas (et faux-pas) dans une classe de moyenne section… 🙂

La galère des affectations…

À la suite du concours, passée l’euphorie et l’excitation du résultat (après autant de boulot ça fait quand même plaisir, hein), je me suis rendu compte que j’allais sûrement galérer un peu pour les affectations. Les candidats sérieux et qui font les choses bien ne partent pas en vacances avant le 15 juillet… alors que je me suis barrée à l’autre bout du monde le 27 juin (YOLO quoi).  Sachant que la réunion d’affectation avait lieu le 1er juillet. Heureusement que j’ai des copines trop cool qui ont pu me représenter. Je vous filerai des infos là-dessus dans quelques mois parce que ça m’a stressée comme une dingue et que j’ai galéré pour savoir comme faire une procuration lors des affectations. Bref, pour la faire courte : j’ai dressé une liste de 20 postes qui m’intéressaient, tous en maternelle et la plupart à mi-temps (je ne voulais pas me retrouver dans deux écoles différentes un jour par semaine). Coup de bol, j’ai obtenu une classe au niveau simple, à 10 minutes de chez moi en vélo.

Depuis le 1er septembre 2016, j’exerce donc officiellement à mi-temps en moyenne section, dans une école maternelle classée en REP, où je décharge la directrice (qui est géniale).

des enfants parfaits…

J’ai passé les deux premiers jours de rentrée (jeudi et vendredi) dans la classe de ma titulaire, à observer les enfants et à participer un peu aux activités. C’était pour moi l’occasion de mieux connaître mes élèves et de voir comment se déroulait une journée dans la classe de la personne que je complète. Ce n’est pas forcément facile d’être le « complément » de quelqu’un : cette personne est titulaire du poste, vous êtes donc dans SA classe deux jours par semaine, avec SON organisation. Certains titulaires sont très pointilleux (disons-le franchement : ils sont casse-couilles au possible), d’autres ne veulent pas communiquer avec vous, d’autres encore vous laissent très libres de vos activités mais restent très disponibles pour des rencontres informelles (c’est mon cas) et certains privilégient le travail en osmose (vous travaillerez donc ensemble, ce qui est bien aussi). Bref, il y a autant de titulaires que de classes… et vous pouvez tomber sur n’importe qui 🙂
Ceux deux premiers jours se sont très bien passés, les enfants ont été très gentils, un peu effrayés par cette nouvelle classe : quelques pleurs, quelques chamailleries… rien de très notable, juste une rentrée !

Lundi et mardi, j’ai fait mon grand saut : toute seule dans la classe avec une bande de 26 enfants de 4 ans, une Atsem et une AVS (qui s’occupe d’un enfant atteint de troubles du comportement). Inutile de vous raconter ma nuit de dimanche à lundi, où j’ai dû dormir deux heures, hantée que j’étais par une possible mutinerie des gamins qui n’auraient pas aimé mes super activités préparées avec amour. Étonnamment, ces deux jours se sont plutôt bien déroulés, ils ont été calmes… de parfaits petits élèves ! J’appréhendais un peu l’EPS (surtout que je me suis lancée dans un cycle « Engins roulants » qu’ils ont adoré mais qui les excite au plus haut point) mais finalement, tout a été cool.

…aux monstres sanguinaires ! (presque)

Ce qui m’amène à la seconde partie de cette expérience (cf. le titre du paragraphe) : méfie-toi des enfants trop sages, c’est un leurre. Comme les crocodiles qui font semblant de dormir et d’un coup, PAF ! : en moins de deux, tu te fais becqueter et t’as rien compris. Bah là c’est pareil, mais avec des enfants. Les premiers jours d’école sont impressionnants pour eux, ils se tiennent à carreaux parce qu’ils découvrent. Une fois qu’ils ont pris leurs marques, leurs vraies personnalités peuvent s’exprimer et c’est parfois… compliqué. Ainsi, à 8h40 le lundi suivant, tout allait bien. À 8h43, j’étais dans un zoo, projetée dans l’enclos des macaques. Bonne chance pour les récupérer et ramener le calme… 😀
Il paraît que notre classe n’est pas facile, d’après ma titulaire et la tutrice qui me suit. Effectivement, je confirme. Beaucoup d’enfants ont des situations familiales complexes (ils vivent en foyer de réfugiés, ou dans des familles plus décomposées que recomposées), peu de parents parlent français à la maison, au moins 4 enfants ont des problèmes de comportement assez forts (violence, insolence, inattention perpétuelle) qui perturbent les autres. Mai malgré ça, malgré le fait qu’ils se transforment parfois en monstres sanguinaires (au sens propre puisqu’il y a déjà eu des morsures), j’ai appris à les aimer comme ils sont et j’essaie de composer avec leurs différences.

Les difficultés et les petits bonheurs

Finalement, ce n’est pas tant les idées ou la préparation qui me posent problème ; certes, j’y passe BEAUCOUP de temps, mais c’est agréable de préparer des choses pour les enfants, en imaginant leurs réactions quand ils verront ce qui les attend. Non, ce sur quoi je dois vraiment bosser, c’est la gestion de classe. Ce n’est pas forcément facile de poser son autorité dès les premiers jours : quelles règles instaurer, comment le faire, jusqu’où aller sans être « trop » exigeante, quel est le juste milieu entre bienveillance et laxisme, comment assumer et imposer sa place de maîtresse auprès des enfants et des parents…? Autant de questions que je me pose et qui m’aideront, je l’espère, à trouver un rythme de classe un peu plus serein (ma titulaire et moi constatons déjà quelques améliorations dans le comportement des enfants).

C’est vrai que quand on discute entre PES, on a tendance à parler surtout de nos petits problèmes pour essayer de trouver des solutions. Mais il ne faut pas oublier tous les petits bonheurs du quotidien, ceux qui rythment le travail (même quand on n’y est que 2 jours par semaine !) : les enfants qui viennent te faire un câlin quand ils te voient dans les couloirs, une séance qui s’est super bien déroulée parce que tu as vraiment réussi à capter leur attention, des progrès vraiment chouettes de semaine en semaine (surtout pour les élèves en grande difficulté), les derniers fignolages avant d’accrocher une production collective (et leur tête quand je leur rappelle que c’est EUX qui ont tout fait…), leurs rires quand je leur raconte des histoires où ça parle de culotte (eh oui), le silence de dingue quand ils découvrent une nouvelle comptine, leurs tentatives pour raconter leur week-end chez mamie… Bref, je pourrais en écrire des tonnes ! C’est ça qui nous fait tenir ce rythme assez intense, je crois. Et avec le sourire, en plus 🙂

Alors oui, pour le moment je ne suis pas une maîtresse aguerrie parce que j’ai encore du mal à structurer mes apprentissages, à faire de la différenciation, à gérer au poil mes 26 petits monstres… mais j’adore ce nouveau boulot ! 😀

 

17 commentaires

  1. C’est fou ce mélange de sentiments quand on lit votre post. Entre une envie folle de réussir ce concours et l’angoisse de se dire vais-je être capable d’affronter ces 25-30 têtes blondes (brunes,rousses, peu importe).

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  2. ha ha, ravie de te retrouver, j’ai bossé avec Nathan et ton blog l’année dernière, et à cause de toi, je suis aussi devant des maternelles cette année! Même ressenti que toi!!!! J’adore ce job mais quand même… waouh c’est chaud!!! Allez, bon courage avec tes agneaux!

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  3. Félicitations pour ton concours !
    Je te suis depuis l’année dernière, ce blog est une mine d’or, merci pour tout, pour tout l’aide que tu m’apportes. Je rigole pas mal aussi en lisant tes posts, ils sont frais et réconfortants (j’ai raté de très peu cette année).
    Je suis ravie de voir que tu aimes ce boulot, j’espère pouvoir en dire autant très bientôt, et ce serait sans doute un peu grâce à toi et à toutes les informations que tu peux nous donner ici.
    Bonne continuation.

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  4. Merci pour ton blog qui est GENIAL, c’est fantastique de partager ses éxpériences, ses conseils, ses fiches… Ton parcours me fait rêver 🙂
    Quand on a une maîtresse aussi investie motivée et enthousiaste que toi on ne peut que passer une bonne année en tant qu’élève 😉
    J’ai deux petites questions (si tu as le temps de répondre :/ )
    – Te souviens tu combien d’heures par jour tu révisais pour le concours ? Et si tu t’es sentie bien prête le jour J ?
    – Pourquoi es-tu à mi-temps ? On n’a pas un poste « complet » une fois que l’on est admis au concours ?
    Merci d’avance pour tes réponses, plein de courage pour cette année et bonnes fêtes !
    Lili

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    • Hello Lili 🙂 Réponse rapide d’une PES qui bosse (encore) pendant ses vacances… :
      – quand je travaillais à côté, je révisais 2h/jour environ, ainsi que le dimanche après-midi. Quand j’ai arrêté de travailler, j’ai passé mes journées à bosser en suivant des « horaires de bureau » un peu décalés (10h-13h / 14h-18h), et le dimanche après-midi (sauf quand j’en avais ras le bol).
      – quand tu as le concours, tu es à mi-temps dans une école et à mi-temps à la fac (et crois-moi tu seras ravie de n’être qu’à mi-temps quand tu verras la quantité de taf que ça représente, haha).
      Bonne chance !

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  5. bonsoir, j aime beaucoup ce que tu racontes je suis actuellement en préparation au concours mais je me pose tellement de questions merci pour les descriptions du métier et pour ton enthousiasme
    amicalement

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  6. Bijour cheftaine des petits monstres !
    J’aimerais vraiment être en mater l’an prochain. Je sens que les plus gds ne sont pas trop pour moi. Comme tu dis, les petits yeux qui s’illuminent pour ce qui nous semble pas gd chose, les histoires qui font rire qd tu changes de ton et que tu deviens un gros chat ou que tu te transformes en tout petit poussin qui fait piou piou… C’est sûr que le démarrage en mater semble difficile selon les différents retours que j’ai car TOUT est possible en mater ! Non bien sûr mais c’est très large… Beaucoup de choix pour tout… D’ailleurs c’est dur de le faire son choix.
    Bref, je re passe le CRPE même si je l’ai eu (c’est une pauvre histoire alors je passe), et vraiment j’espère faire de la mater l’an prochain… Mais tu dis que tu as fait une liste de postes qui t’intéressaient ? tu es dans quelle académie ? Je croyais qu’on n’avait pas droit au chapitre… La mattteeerrrrnnneeellllleee est mon eeessspppaaacccceeeeeee !!! Pardon, je me suis laissée aller…
    En tout cas, continue de nous raconter tout ça, j’adore… ces petits choux-monstres 😉
    Bises même si on se connait pas, bonne continuation de grand monstre vert (trop bien celui-là!)
    Stéphanie

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    • Haha, ton commentaire m’a bien fait rire… c’est vrai que c’est un peu tout ça, la maternelle ! 🙂 Quand tu as ton concours, tu choisis ton poste pour ton année de stagiaire : les mieux classés choisissent en premier. Dans mon académie (Lyon), tu as une liste de postes qui paraît quelques jours avant la répartition, tu notes ceux qui t’intéressent et tu assistes à une réunion immense avec les autres lauréats. Chacun son tour donne le poste qu’il souhaite (et toi, tu barres les postes qui partent au fur et à mesure sur ta p’tite feuille…). Autant te dire que si tu est 320e sur 350 reçus, tu n’as plus vraiment le choix, tu prends ce qui reste.
      C’est lors de ta première année en tant que titulaire que tu n’as pas vraiment droit au chapitre, donc profites-en l’an prochain !

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  7. Bonjour 🙂 ton blog est super, il m’aide vraiment beaucoup car je passe le CRPE en avril dans l’académie de Lyon. Je voulais te demander si tu avais des ressources concernant l’apprentissage des jours de la semaine en moyenne section s’il te plait ?
    A bientôt

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  8. Bonjour,
    j’ai préparé le CRPE pour le 3ème concours cette année toute seule dans mon coin et n’ai découvert ce blog que très récemment… dommage me disais je en me promettant de m’en servir l’an prochain…Mais finalement j’ai réussi! 😉
    Bon maintenant j’appréhende toute la suite… Ne pas être assez bien pour les élèves en septembre, les faire se planter… et à la suite de ce post, louper des infos concernant cette réunion… Te souviens tu comment tu en as été avertie malgré ton départ précipité (pour des vacances bien méritées au demeurant ;-)).
    Céline

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  9. On sent le plaisir en lisant cet article! J’ai fait deux ans d’Emploi d’Avenir Professeur en CE2-CM1 et même si parfois les choses se passent mal, les enfants sont terribles, qu’il y a des embrouilles, il y a quand même des tonnes de petits bonheurs au quotidien. Voir leur petite tête quand ils apprennent quelque chose de nouveau, ou leur sourire quand ils sont fiers de savoir quelque chose que les autres ne savent pas…
    Et je suis prise en M1 cette année et je suis terrifiée à l’idée de 1) ne pas avoir le concours (j’ai vu tes notes, mais quelles notes!!) et 2) ne pas réussir à les captiver si j’ai le concours. Je rêve d’être maitresse, et grâce à ma super tutrice en EAP j’ai pu préparer quelques séances et les faire aux enfants, et ça c’était bien passé mais… C’est excitant et terrifiant à la fois! Et cet article montre bien toutes les facettes du métier ahah

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  10. Votre blog donne envie et me rappelle mes stages en maternelle (GS en REP et PS). J’ai échoué au CRPE 2016, et souhaite me relancer pour 2018, en candidat libre. Merci pour ce blog, c’est tout bête mais ça aide beaucoup de gens et ça vous prend du temps donc merci.

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